Un été dans la petite bourgade anglaise d’Avebury. Dans les rues calmes, chacun vaque à ses occupations. Quand soudain, tout se précipite : une jeune enfant de deux ans est enlevée à bord d’un van, laissant ses frères et soeurs, ainsi que sa baby-sitter sous le choc. David, attablé à la terrasse d’un café adjacent, a assisté à toute la scène.
Vingt ans plus tard, cette affaire irrésolue reste imprimée dans sa mémoire. Et pour cause, puisqu’il a épousé la baby-sitter des enfants. Le ravisseur ainsi que la petite fille n’ont jamais été retrouvés. Assoupi dans une morne vie à Prague, David tente de laisser ce tragique évènement derrière lui. Mais Sharp, inspecteur de police alors chargé de l’affaire, n’en n’a pas fini avec lui.
Tous les deux taraudés par un doute, ils se mettent en quête de la vérité.
Quel talent d’orfèvre! Je pense avoir lu tous les ouvrages de Robert Goddard, et à chaque lecture terminée, je suis ébahie par la construction de ses romans noirs. Une cathédrale fragile de détails, s’imbriquant parfaitement les uns dans les autres, attendant patiemment la fin pour que le plan général soit révélé. On court, on plonge de découvertes en rebondissements, mais toujours avec subtilité et finesse.
La toile est tissée, chaque personnage acquiert sa propre personnalité. L’enquête principale est enchâssée dans un contexte mystérieux plus général, évoluant et s’éclaircissant également au fil des pages.
Robert Goddard déploie un décor qu’il connaît bien : celui des relations intimes, de la famille, des liens qui se créent entre les tourments de chacun. A traits fins, il explore toute la palette des émotions humaines, des travers cachés au courage mal exprimé, et en fait la toile de fond d’une enquête glaçante.
Ne vous attendez pas à des courses poursuites (quoique…), à des catastrophes nucléaires ou à des explosions à chaque coin de rue. Robert Goddard manie la plume avec finesse, peignant chaque détail du tableau à toutes petites touches. Prenez patience, laissez-vous porter par le calme apparent de la campagne anglaise.
A lire au coin du feu, à savourer comme un bon vin…
Les mystères d’Avebury – Robert Goddard – Sonatine Editions – 392 pages