Un premier roman qui ne passe pas inaperçu dans cette rentrée littéraire, ne fut-ce que par son sublime titre. Ce qu’on entend quand on écoute chanter les rivières, c’est la symphonie des vies qui se croisent et s’emmêlent, mais aussi l’impact que nous avons sur le cours de la vie de l’autre.
Cinq confluents qui se rejoignent pour former un fleuve, cinq destinées qui se percutent lors d’un tragique accident de voiture. Une petite bourgade anglaise, paisible, dont le silence se fracasse dans un bruit de tôle. Cinq témoins, qui vont nous livrer leur vie et leurs sentiments, leurs peurs les plus intimes et les vérités qui se cachent sous le vernis qui se fend.
Ce roman me laisse un sentiment en demi-teinte. Certains des personnages m’ont semblé magnifiques, presque sublimes dans leur vérité. D’autres m’ont paru stéréotypés, brossés à gros traits sans que je puisse m’y attacher. Et je me pose la question : peut-être est-ce ça le travail d’orfèvre, nous mettre face à nos préjugés et nos ressentis lorsqu’on vous dévoile la vie des autres?
J’aurais aimé aller encore plus loin dans l’exploration de ces vies, afin de mieux comprendre les liens. J’ai le sentiment d’être parfois restée en surface, sans vraiment comprendre l’utilité de certains chapitres.
J’en garde néanmoins une très belle impression, celle d’avoir recherché dans chaque détail l’impact de chacune de ces vies, celle d’avoir été bouleversée par certaines phrases, certains mots.
Résumé :
« Le monde s’achève sans cesse autour de nous. Chaque mesure de notre partition appartient déjà au souvenir et à l’imagination au moment où nous la jouons. Autant l’écouter. »
C’est une soirée paisible à Salisbury. Quand soudain, non loin de la majestueuse cathédrale, un fracas de tôle froissée déchire le silence. Autour d’un banal et tragique accident de la route, cinq vies vont entrer en collision. Il y a Rita, gouailleuse et paumée, qui vend des fleurs au marché – et un peu d’herbe pour arrondir ses fins de mois. Il y a Sam, un garçon timide en proie aux affres des premières amours tandis que son père tombe gravement malade. George, qui vient de perdre sa femme après quarante ans d’une passion simple. Alison, femme de soldat esseulée qui sombre dans la dépression et se raccroche à ses rêves inassouvis. Et puis il y a Liam, qui du haut des remparts observe toute la scène.
Cinq personnages, comme les cinq rivières qui jadis se rencontrèrent à l’endroit où se dresse aujourd’hui la ville. Cinq destins, chacun à sa manière infléchi par le drame. Cinq vies minuscules, qui tour à tour prennent corps et voix pour se hisser au-delà de l’ordinaire et toucher au miraculeux.
Ce qu’on entend quand on écoute chanter les rivières – Barney Norris – Seuil – 301 pages
Pour ma part, j’ai été très agréablement surprise par ce roman. J’ai trouvé que la façon dont l’auteur entrelaçait ces vies était très habile. Chaque voix résonnait fortement, à sa façon.
Dis-moi, quel(s) personnage(s) t’a paru stéréotypé?
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Tu as tout à fait raison, la construction de l’histoire était très subtile, très fine. Alison principalement m’a laissé une impression d’inachevé. J’ai eu le sentiment q’elle était construite sur le stéréotype parfait de la femme qui sombre en l’absence de son mari : médicaments, alcool, tentative de suicide, et puis la rédemption, l’achat d’une maison, les nouveaux projets, j’ai trouvé ça assez linéaire. Le personnage de Liam m’a également laissé un peu dubitative, même si je comprends son rôle de « fil rouge »…
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Je te rejoins sur Alison! Le stéréotype de la femme déprimée… Et Liam m’a semblé un personnage «prétexte», servant de liant.
N’empêche, je garde un excellent souvenir de ce roman. Mon billet paraîtra dimanche!
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Hâte de le lire, je vais rapidement voir ça !
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